une demi-lune sculptée :
le jus coule comme un lent saignement du temps,
la douceur persiste, insatisfaite.
des mains bercent l’instant,
sans autre but que de goûter :
un acte, un souffle, une pulsation.
quelque chose a tombé dessous ?
c’est ma tête.
le demi-pastèque ne demande rien.
il est là, ouvert,
sa chair rouge exposée au jour.
le couteau, lui, est reparti.
il a fait son œuvre
sans s’attarder.
les mouches dansent.
le sucre appelle le monde.
ça fermente, ça chante.
doucement.
doucement.
doucement.
ma tête,
est comme si posée à côté,
écoute.
je ne cherche plus à comprendre.